Pierre-Yves McSween, de passage à Radio-Canada, a livré une analyse claire et directe sur le salaire des médecins dans le contexte de la récente Loi 2 qui réforme leur mode de rémunération.
Selon lui, bien que la loi vise à mieux contrôler les dépenses publiques en modifiant la façon dont les médecins sont payés, cela cause un profond malaise dans le corps médical.
McSween rappelle que les médecins sont des travailleurs autonomes. Leur rémunération complexe combine plusieurs éléments : une capitation (montant fixe par patient selon son profil de santé, allant de 8 à 164 dollars), un paiement à l’acte (entre 3 et 17 dollars par intervention), ainsi qu’un taux horaire d’environ 26 dollars. Ce mélange tente de refléter la diversité des soins et le temps consacré à chaque patient.
Il souligne que les médecins en groupes de médecine familiale (GMF) bénéficient d’une bonification de 30% pour couvrir les frais administratifs, une somme que le gouvernement souhaite désormais verser directement aux GMF, ce qui pourrait réduire la part des médecins. Cette reconfiguration suscite inquiétude et résistance.
McSween évoque aussi que certains actes médicaux, peu rémunérés malgré leur technicité ou les risques, pourraient être délaissés par les médecins, un phénomène problématique pour le système de santé. De plus, la réforme menace la rentabilité de plusieurs spécialistes, en réduisant certaines primes importantes, notamment la rémunération pour les premières consultations qui peuvent durer jusqu’à trois fois plus longtemps qu’un suivi.
Il mentionne également qu’une baisse potentielle de 40% dans la rémunération de spécialités comme la cardiologie est évoquée, ce qui est perçu par les médecins comme un choc brutal. Pour lui, il manque une transparence claire sur l’impact concret de ces changements financiers, d’où sa suggestion de développer un simulateur personnalisé pour que chaque médecin comprenne précisément ses nouvelles conditions.
Enfin, McSween invite à un dialogue plus ouvert entre le gouvernement et les médecins, soulignant que malgré la polémique, ces derniers sont bien rémunérés, mais leur modèle d’affaires est complexe et nécessite une réforme équilibrée pour préserver l’accès et la qualité des soins.
