Maripier Morin écrit une lettre touchante à ses seins

Maripier Morin a décidé d’écrire une magnifique lettre à ses seins. Elle a lu cette lettre en direct à la Radio au @rythme105.7.

Voici la lettre à mes seins. À vous mes loulous, mes gros berlingots. Je vous ai attendu longtemps. Je me suis bien rembourré mes tops de sport en vous espérant, en souhaitant secrètement que vous seriez plus généreux que ceux de maman.

Toute mon adolescence, vous avez brillé par votre absence, me permettant de ne pas perdre mon centre d’équilibre dans mon sport et de me faire atterrir automatiquement dans la friendzone avec les gars qui auraient pu m’intéresser.

Que je les enviais, les filles au secondaire qui avaient des seins, pas des gros, juste une présence… qui affirmait à mes yeux leur féminité et qui marquait au trait rouge la mienne, qui tardait visiblement à se pointer.

Et puis voilà, le matin de mes 18 ans, comme un cadeau, vous êtes apparu. Parce que j’ai encore l’impression que vous avez poussé l’ennui. Et visiblement, je n’étais pas les seuls à trouver que vous étiez arrivé vite.

Dans ma petite ville, les gens disaient que vous étiez faux. Il faut dire que vous étiez un peu plus gros que ce que j’aurais souhaité. Vous attiriez l’attention, vous étiez l’objet de spéculations et de moqueries. Je pense que c’est à ce moment-là que j’ai commencé à vous aérer. C’est au début de ma vingtaine que notre relation s’est compliquée.

Ma cousine de quelques années, mon aînée, venait de recevoir un diagnostic de cancer du sein. Je comprenais à ce moment-là qu’en plus de tout le reste, vous me rendiez vulnérable. Et puis, les années ont passé et j’ai continué de vous critiquer, de vous dénigrer et de parler dans votre dos alors que c’est morphologiquement impossible.

J’ai fait le yo-yo avec mon poids et donc avec vous. Petit, puis gros, puis petit encore, je vous ai surnommé les poches de thé. Mortes en haut avec un petit restant dans le fond. Des vergetures en prime. Je vous ai fait la vie dure, je vous ai tapé, strappé, caché, remonté, poussé, effouéré, mis dans des brassières trop petites, puis dans des brassières trop grosses. Puis finalement, j’ai compris.

@rythme105.7

♬ son original – RYTHME 105.7

Mis à jour le 5 octobre 2024 1:33 pm