Guillaume Lemay-Thivierge affronte son passé controversé en retournant sur les lieux mêmes de sa chute médiatique, devant le bouleau gravé du mot en N qui a enflammé les réseaux en mars 2024.
Dans l’épisode 4 de la websérie En Cavale, l’acteur se fait confronter sans ménagement par Patrick Emmanuel Abellard et Chef Oli, deux animateurs d’origine haïtienne, dans une tentative de comprendre plutôt que de juger. Cette rencontre symbolique ravive les plaies et suscite de vives réactions au Québec.
En Cavale
Au pied du bouleau blanchi, Lemay-Thivierge reconstitue sa vidéo fatidique : une marche meditative, un arrêt devant l’arbre pour un jeu de mots innocent – «j’ai un gros boulot» – censé motiver son public. Il jure n’avoir jamais vu les lettres gravées, répétant avoir visionné le clip une quarantaine de fois sans les repérer, et l’avoir envoyé à deux tantes pour validation avant publication. «Jamais je n’aurais fait un gag comme celui-là», insiste-t-il, la voix chargée d’émotion, tout en assumant pleinement la responsabilité d’avoir posté sans filtre.
Les animateurs, loin d’être complaisants, qualifient l’endroit
de «scène de crime» pour la communauté noire, pointant une possible
intention provocatrice dans le cadrage et la publication hâtive.
Lemay-Thivierge, ébranlé, avoue un «switch émotionnel» sur place,
reliant cet incident à ses déboires précédents : la saga vaccinale
Medicago et l’interruption des Gémeaux en 2022.
En Cavale
Abellard et Chef Oli incarnent la voix de la communauté haïtienne et noire québécoise, exigeant clarté sur l’impact d’un geste perçu comme banalisant un mot historiquement raciste. Ils refusent la défense technique, soulignant que filmer, éditer et publier relève d’un choix conscient, non d’un lapsus. L’acteur oscille entre déni initial – «je ne suis pas comme ça» – et reconnaissance des dommages causés, sans excuses formelles toutefois.
Cette websérie, au format déstabilisant avec ses «enlèvements»
surprises, force une vulnérabilité rare, transformant la forêt en
tribunal improvisé. Lemay-Thivierge évoque une vie «bouleversée»,
des appels à ses patrons, des amis distants lui disant «n’appelle
plus», et une conjointe réveillée en pleine nuit pour affronter la
tempête virale en 24 heures.
Les extraits partagés avant diffusion ont choqué : Varda Étienne
et Anglesh Major dénoncent une plateforme imméritée à un homme
niant encore les faits, tandis que des internautes reprochent aux
animateurs de trahir leur communauté face au racisme systémique.
Abellard admet espérer des excuses collectives, obtenant plutôt une
«prise de responsabilité» sur l’arbre et les blessures
infligées.
Cette polémique s’ajoute à une carrière en dents de scie : renvois
de Chanteurs masqués et Si on s’aimait, dépression post-vaccin,
thérapie salvatrice. Certains y voient un autosabotage inconscient
pour fuir «l’hypocrisie du milieu». Cet épisode divise : rédemption
ou victimisation?
