Guillaume Lemay-Thivierge a livré une réflexion profonde lors de son passage à QUB Radio, expliquant pourquoi il s’est volontairement retiré du milieu médiatique.
Loin de regretter, il décrit un secteur qu’il compare à « une petite mafia dans la ouate » : sans violence physique, mais où l’on s’élimine subtilement. Pour lui, ce n’est pas une clique formelle, mais un système organisé où appartenir à la « bonne gang » assure une carrière fluide, tandis que les dissidents trinquent. « Si tu fais partie de la bonne gang, tu vas avoir une carrière peut-être plus agréable. Tu fais partie de la pas bonne gang, ça va être un peu plus compliqué. »
Il oppose ce monde aux valeurs qu’il porte : le respect des compétences humaines et une direction commune, comme sur un plateau de tournage. « Dans ce milieu-là, c’est comme si ça jouait du coude. Ce coude-là, pour moi, je n’ai jamais aimé ça. » Malgré des succès comme animateur de Chanteurs Masqués ou porte-parole, il a ressenti une pression insupportable à ne plus être soi-même. « Cette espèce de pression-là de ne plus pouvoir être complètement soi-même dans ce milieu-là où on prône la vérité, la transparence, l’honnêteté, c’est comme si c’était un double discours qui ne collait plus. »
La pandémie a cristallisé ce malaise. Guillaume regrette l’angoisse infligée à sa femme et ses enfants, payant un prix plus lourd qu’un crime grave selon lui. « Je ne voulais pas perdre ma job. Tout ça, c’est dégueulasse à vivre. Mais quand tu le traverses, […] tu es dangereux et que tu es en train de payer plus cher que quelqu’un qui aurait fait un crime grave. » Il vit aujourd’hui sur marges de crédit et investissements immobiliers, mais refuse la pitié : « Je vis sur les marges de crédit, mais je ne fais pas pitié parce que je vais revenir. »
Critiquant la rectitude politique qu’il trouve « beige » et hypocrite, il dénonce un Québec où la diversité d’opinions est tolérée seulement si elle va dans le sens dominant. « C’est paradoxal parce qu’au moment où on dit : on veut de l’inclusion, […] quand il y en a, là, on se dit : juste un minute, ta diversité, elle est de quel côté ? Du mauvais côté. »
Son choix de s’éloigner est un acte de cohérence : privilégier l’authenticité sur une carrière précaire. « Ça a tout f*cké la patente, parce que là, on a arrêté de penser que quelqu’un qui pensait différemment […] il y a une bonne chose. » Guillaume avance avec sérénité, libéré de la peur et prêt à revenir sur ses termes, fidèle à ses couleurs.
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