Dans une entrevue poignante et sans filtre accordée à Sophie Durocher, l’animateur et artiste bien-aimé Normand Brathwaite a livré un témoignage rare sur son état de santé mentale, affirmant sans détour qu’il ne va « jamais bien ».
Derrière l’image publique de l’homme jovial et toujours de bonne humeur se cache une réalité beaucoup plus fragile.
« Je vais jamais bien », a-t-il confié, les émotions palpablement à vif. Il a même révélé avoir passé une nuit blanche avant l’entrevue, angoissé à l’idée de cette rencontre. L’insomnie est souvent liée à des ruminations négatives. « Du moment que je me dis « faut que je dorme », là je pense aux deux psychopathes avec qui j’ai travaillé cet été », a-t-il expliqué, laissant entrevoir le poids des relations toxiques dans son milieu professionnel.
Cette vulnérabilité n’est pas nouvelle pour Brathwaite. Il a rappelé avoir traversé la période « la plus sombre » de sa vie lors d’une dépression en 2006, un épisode durant lequel il s’était senti comme « la sous-merde ». À l’époque, son discours de remerciement aux Prix Gémeaux, où il avait cité son médecin, sa thérapeute et sa pharmacienne, avait marqué les esprits comme l’une des premières prises de parole publiques sur la santé mentale d’un homme dans l’industrie du divertissement au Québec.
Malgré les années et les succès, le combat est constant. L’artiste admet avoir appris à gérer ses angoisses, notamment grâce à la marche en nature, une thérapie que lui a recommandée sa thérapeute. Cette pratique l’aide à « replacer les gens » et à se concentrer sur ce qu’il a, plutôt que sur ce qu’il n’a pas ou sur l’hostilité de certains.
En partageant ainsi ses blessures, Normand Brathwaite brise un tabou tenace. Son cri du cœur est plus qu’un aveu ; c’est un rappel puissant que la notoriété et le succès ne sont pas un bouclier contre la souffrance intérieure, et que derrière le rire qu’il offre généreusement se cache un homme qui continue de se battre, un jour à la fois.