Alê Gaúcha, jeune Brésilienne de 21 ans, croyait que sa formation en garde d’enfants lui ouvrirait de multiples portes.
Après trois ans à écumer toutes les annonces de nounou, la réalité s’est révélée tout autre : malgré cinquante entrevues, elle n’a jamais été embauchée, et pas une seule fois un employeur ne lui a répondu positivement.
D’abord, elle pensait manquer d’expérience. Mais à force d’accumuler les refus, elle a commencé à soupçonner un autre facteur : son apparence physique. Alê Gaúcha possède des atouts qui, selon elle, perturbent les recruteurs, incapables de voir autre chose qu’un corps de rêve derrière la candidate sérieuse. « Je voulais montrer mon côté professionnel, mais il semblait que personne ne pouvait le voir, » confie-t-elle, déçue que son image l’ait reléguée loin du marché de l’emploi.
Face à tant d’obstacles, la jeune femme a transformé la contrainte en tremplin. Elle s’est tournée vers les réseaux sociaux, y partageant des photos qui, très vite, ont trouvé un large public : aujourd’hui, elle compte plus de 230 000 abonnés sur Instagram. Devenue créatrice de contenu, Alê Gaúcha gagne désormais sa vie grâce à son image, une activité qu’elle qualifie « d’enrichissante », même si ce n’était pas son plan initial.
Rien n’a effacé pour autant son attachement à son ancien métier : « Même si je ne pratique plus [le métier de nounou] aujourd’hui, la nounou que j’étais autrefois est toujours là. Je me sens toujours liée à cette expérience, car je m’y suis investie et je m’y suis préparée. D’un côté, je cherchais la stabilité, de l’autre, j’ai trouvé la liberté. »
Son histoire suscite des réactions : elle invite à réfléchir à la façon dont le physique continue d’influer sur les chances sur le marché du travail, tout en montrant que la résilience peut transformer un rejet en opportunité inattendue.
