Dans une analyse franche et nuancée, Nicolas Duvernois met le doigt sur un malaise québécois profond concernant le Grand Prix de Formule 1 de Montréal.
Selon lui, ce n’est pas tant le sport automobile en lui-même qui dérange, mais plutôt l’univers de luxe ostentatoire qui l’entoure.
Duvernois souligne d’emblée que la Formule 1 demeure « un sport de riches ». L’accès à ce milieu est réservé à une élite financière : impossible de devenir pilote de F1 sans moyens considérables, ne serait-ce que pour débuter en karting dans sa jeunesse. Cette barrière économique crée une première friction avec les valeurs québécoises d’accessibilité.
L’écosystème de la F1 amplifie ce sentiment d’exclusion. Ferrari, McLaren, et bientôt Cadillac représentent l’automobile de luxe par excellence. Les partenaires officiels – Louis Vuitton, Moët et Chandon, Rolex – incarnent le summum du raffinement coûteux. Ces symboles heurtent la sensibilité québécoise traditionnellement méfiante envers l’étalage de richesse.
Paradoxalement, Duvernois reconnaît les efforts considérables de la F1 pour se démocratiser. Le partenariat avec Lego, la série Netflix exceptionnellement bien réalisée, et la complexité technique impressionnante du sport (avec des écuries employant plus de 1 200 personnes, incluant des ingénieurs en aérodynamique) témoignent d’une volonté d’ouverture.
Au cœur du problème se trouve une spécificité culturelle québécoise : « l’argent dérange, l’argent que l’on montre dérange encore plus », observe Duvernois. Il cite l’exemple de Luc Poirier, personnage clivant précisément parce qu’il expose sa richesse légitime. Cette réticence face à l’ostentation s’enracine dans l’esprit égalitaire québécois du « chacun son petit pain ».
L’ironie de la situation ? Alors que des dizaines de villes mondiales se battent pour accueillir un Grand Prix, le Québec doit justifier annuellement le maintien de cet événement prestigieux, révélant un rapport complexe à sa propre réussite internationale.
@985fm «Le Grand Prix, ça dérange au Québec» ️ Nicolas Duvernois explique pourquoi, selon lui, l’univers luxueux de la F1 dérange autant au Québec. Argent, élitisme, symboles de richesse… un malaise pour beaucoup de personnes. Et vous, qu'en pensez-vous? Est-ce que le Québec est mal à l’aise avec la richesse ou avec ce qu’elle représente? #F1Mtl #GrandPrix2025 #GPCanada #NicolasDuvernois ♬ son original – 98.5 FM