Une annonce parue dans un journal montréalais du vendredi 3 décembre 1954 fait sensation sur les réseaux sociaux.
Cette publicité d’époque pour des appartements à louer dans le quartier Côte-des-Neiges révèle des prix qui font rêver les locataires d’aujourd’hui : 60 à 72,50 $ pour un appartement d’une chambre et demie, 80 $ pour trois chambres et demie, et jusqu’à 95 $ pour quatre chambres et demie.
Ces logements étaient décrits comme entièrement équipés avec chauffage, eau chaude à l’année, store vénitien, réfrigérateur, incinérateur et même un service de transport vers le centre-ville. Une offre qui semble aujourd’hui appartenir à un autre monde, tant l’écart avec les prix actuels est saisissant.
Pour mettre ces chiffres en perspective, en 1951, le revenu familial moyen au Canada était de 22 401 $, ce qui nous permet d’estimer qu’en 1954, un appartement de 80 $ représentait environ 4% du revenu familial annuel. Aujourd’hui, le loyer moyen à Montréal atteint 1 825 $ par mois, soit près de 22 000 $ par année. Avec un revenu familial médian québécois d’environ 85 000 $, le logement représente désormais plus de 25% du budget familial.
Cette comparaison révèle une réalité troublante : alors qu’un appartement coûtait l’équivalent de quelques jours de travail dans les années 1950, il faut aujourd’hui consacrer plus d’une semaine de salaire mensuel pour se loger dans la métropole. Les prix ont particulièrement explosé dans certains secteurs, avec des trois chambres atteignant maintenant 2 939 $ par mois au centre-ville, soit plus de 35 fois le prix affiché dans cette annonce de 1954.
Cette photographie du passé souligne l’ampleur de la crise du logement actuelle et rappelle une époque où se loger décemment à Montréal était encore accessible à la classe moyenne, bien loin de la réalité d’aujourd’hui.