Le Dr Joseph Dallaire livre un témoignage poignant qui révèle la détresse profonde du personnel soignant québécois.
Tout a commencé par une remarque apparemment anodine d’une collègue infirmière, qui lui a suggéré de changer la photo de sa carte d’identité professionnelle. Non pas parce qu’il avait physiquement vieilli, mais parce qu’il n’avait « plus l’étincelle dans le regard ». Cette photo d’antan capturait encore « le petit gars qui voulait changer le monde », une naïveté et une passion aujourd’hui éteintes par la réalité du système de santé.
Cette observation personnelle reflète un mal plus profond qui ronge le milieu hospitalier. Le médecin observe autour de lui de nombreux collègues qui se sont « éteints » face aux conditions de travail difficiles et à la frustration générée par un système de santé défaillant. Cette détresse collective l’inquiète particulièrement alors que deux projets de loi récents risquent d’aggraver encore le moral des équipes soignantes.
Le projet de loi 83, qui contraint les jeunes médecins à demeurer au Québec après leur formation, suscite sa vive préoccupation. Bien que populaire auprès de la population générale, cette mesure est perçue comme stigmatisante par les jeunes professionnels. Être ciblés et forcés à rester transforme ces futurs médecins en « problème » à résoudre, créant un cynisme précoce qui mine leur engagement initial.
Le projet de loi 106 ajoute l’insulte à l’injure. Lorsque le ministre de la Santé accuse publiquement les médecins de ne pas travailler suffisamment, prétendant qu’ils quittent le vendredi à 16h, cela blesse profondément ceux qui sacrifient leurs fins de semaine. Le Dr Dallaire, intervenant un samedi soir depuis l’hôpital même, ressent cette accusation comme un affront à son dévouement et à celui de ses collègues.
Malgré cette désillusion, le médecin refuse l’abandon. Il maintient sa conviction que personne ne gagne à être malheureux au travail et rappelle une vérité fondamentale : les soignants seront eux aussi des patients un jour. Son intérêt personnel rejoint donc l’intérêt collectif pour un système de santé performant.
Si la naïveté d’antan s’est estompée, ses valeurs et principes demeurent intacts. Le Dr Dallaire garde l’espoir de transformer le système de santé québécois en référence mondiale, au bénéfice de tous. Son message final interpelle chacun : avez-vous, vous aussi, perdu cette étincelle qui vous animait dans votre travail ?
@joseph.dahine Est-ce qu’on perd tous notre étincelle en travaillant dans le système de santé? Je te raconte l’histoire d’une infirmière qui m’a dit que j’avais perdu mon regard de « petit gars qui voulait changer le monde »… et ça m’a frappé. Dans ce système qui épuise, où les projets de loi 83 et 106 menacent de nous briser encore plus, j’ai peur qu’on perde ce qu’on avait : la passion, l’espoir, le feu. Mais moi, j’y crois encore. Aujourd’hui, je te parle de cette étincelle qui s’éteint trop souvent chez mes collègues. Et toi? Est-ce que tu sens que tu l’as encore, cette flamme? Écris-moi ça en commentaire #medtok #santequebec #santeqc #fypquebec #medecin #hopital #pl83 #pl106 #medicalstorytelling ♬ Boundless Worship – Josué Novais Piano Worship